Alors emprisonné à la Bastille, Sade écrit ce conte en 1787. Justine perd ses parents et est donc renvoyée du couvent où elle était éduquée. Pieuse et intègre, tous les sévices lui seront infligés, alors que sa sœur débauchée, vit parfaitement heureuse. Les malheurs de Justine seront confrontés à sa foi en Dieu, aux représentations qu’elle a du bien et du mal. Elle tentera, vaille que vaille, de garder sa vertu et aura fort à faire pour justifier la volonté divine face à ses déboires d’autant plus que Juliette, bien moins embarrassée par sa conscience, réussira dans toutes ses entreprises. Nous avons là un portrait sans concession de la condition féminine au XVIIème siècle.
Le paradoxe de Sade
Le marquis de Sade fut censuré jusqu’au début du vingtième siècle. Ses excès et les orgies décrites dans ses livres en sont la raison. Pourtant, en le parcourant, vous vous rendrez compte de la qualité de son écriture, les débordements plus souvent suggérés que brutalement dépeints. Ce conte est éminemment moderne, beaucoup plus féministe qu’il n’y paraît et révolutionnaire aussi. La morale sous-jacente est le refus de la peine de mort, une libéralisation totale des corps et des esprits par le refus de contraintes imposées par la religion, notamment.
Vous doutez encore ? Lisez le ! Le pire que vous risquiez est d’être étonné par un texte, certes sulfureux, mais d’une structure littéraire impeccable et de plus très facile à aborder. Un excellent moment garanti !
