Printemps des poètes

Les amazighs sont ceux que nous appelons les berbères. Ces derniers préfèrent qu’on les nomme Imazighen. Peuple apparu il y a des millénaires en Afrique du Nord. Le poème que je vous présente est magnifique à plus d’un titre. Il nous raconte la résistance d’un peuple à conserver son identité malgré les invasions arabes et la colonisation française. Mais aussi, il pourrait être l’expression des survivances identitaires de toutes les minorités culturelles de par le Monde.

L’auteur Mustapha ne publie pas, il est l’héritier d’une culture orale, où les femmes sont les passantes d’Histoire, où la poésie fait partie du quotidien. Il accepté de partager ce qui pour nous, les occidentaux, est un art mais est pour lui juste sa manière de vivre.

Dis ton amazighité

Comprenez-moi  je vous  prie

Je suis l’enfant d’une omission ô combien inouïe

Je viens d’un ailleurs proche et lointain à la fois

Où l’amour et la douleur  dans le cœur  ne demeurent pas

Et où  l’on a sa gazelle ses oiseaux ses fleurs dans le foie

La vieillesse n’est pas une affaire de rides  et de plis là-bas

Elle se mesure à la fidélité des genoux et des montagnes

Dont les femmes portent en elles  tout  le poids

Le faix d’une progéniture qui naît et disparaît

Loin des livres d’histoire

Et pour mémoire

Bafouée

Loin de la soie et des rois

A l’ombre des arganiers

Renaît sans discontinuer cette identité

Qui  n’a que l’amour

Les pierres et la foi

Pour exister

Et demeurer


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